'exploitation minière de la Lune est la composante productive du programme Artemis qui promet aussi l'assemblage de véhicules spatiaux en orbite, sur le modèle déjà connu de la Station Spatiale Internationale. Enfin, une présence humaine permanente à la surface lunaire conclut un projet en trois points, aboutissant à l'autosuffisance des colonies spatiales.
Cet article a vu le jour comme une brève dans la
page News. Il a été retouché maintes fois
pour refléter l'actualité, très fournie et souvent contrariante, des
entreprises spatiales.
Début 2025, il est devenu évident que les mines spatiales étaient
devenues une réalité sur la Lune. Ce bouleversement, lié au
foisonnement des projets privés américains, change
jusqu'à la nature de ce site web. La fiction spéculative
des mines spatiales est devenue une réalité.
06-01-2024 - maj 2025 Après quatre ans de développement autour d'Artémis, l'activité se concrétise dans la réalisation du projet d'exploitation minière et d'établissement d'une colonie au pôle Sud de la Lune.
2023 a vu l’échec du rover
russe Luna
25. A peine quelques heures plus tard, le rover indien Chandrayaan 3 se posait en douceur sur
le sol sélène.
2024 verra une dizaine de robots, sondes et capsules habitées frôler ou
se poser aux alentours du pôle Sud lunaire.
Cette salve d'astronefs est le résultat du programme CLPS (Commercial Lunar Payload
Service) Nasa qui finance depuis 2018 les entreprises privées pour
réduire le coût du fret envoyé sur la lune, à hauteur de 2.6 milliards $
jusqu’en 2028. L’objectif affiché consiste à développer une économie
lunaire fondée sur l’exploitation des ressources - à commencer par l’eau
- nécessaires à la survie pérenne d’une population humaine.
Le 19 janvier 2024, le Japon ouvre le bal avec une tentative d’alunissage de précision décamétrique (quelques dizaines de mètres). Le robot SLIM est un démonstrateur dans le cadre d’un programme du JAXA dont les deux premières tentatives ont échoué.
01-25 : Malgré une défaillance partielle de sa propulsion, SLIM parvient à alunir à 50 mètres du point prévu. Par contre, la sonde à échoué à ralentir sa vitesse horizontale et s'est renversée au contact du sol, compromettant l'orientation de ses panneaux solaires et logiquement, la poursuite de la mission. Les deux micro-rovers LEV-1 et 2 ont été largués à 5 m d'altitude et ont parfaitement fonctionné.
Courant février 2024, l’alunisseur léger NOVA-C, construit par Intuitive Machines, une émanation d’anciens de la NASA à Houston, tentera de se poser vers le pôle Sud. Il transporte jusqu’à 100kg de fret dont cinq instruments scientifiques de l’agence qui lui a alloué 77 millions $ à cet effet.
Nova-C est un "petit" alunisseur, 5m de haut pour 4 de large, lancé par un Falcon 9, conçu pour réaliser plusieurs types de missions téléopérées à la surface lunaire. Trois missions sont prévues en février 24, janvier 25 et octobre 25 au plus tôt.
Partie le 15 février 2024, la première mission a aluni correctement le 22 février, marquant le premier alunissage américain réussi depuis plus de 50 ans.
06-03-2025 : Nova-C réitère l'exploit avec la mission IM2 (Wikipedia).
07-03-2025 : La sonde
Athéna a aluni le 6 février mais ne s'est pas stabilisée en position
verticale. Tombée sur le côté, ses panneaux solaires ne peuvent
fonctionner. La sonde est en échec.
Courant 2024, Falcon Heavy doit envoyer l’alunisseur Griffin de la société Astrobotic Technology pour déposer le rover Viper, conçu par la NASA, au pôle Sud de la Lune. Celui-ci doit visiter la région pour en retourner les images ainsi que la télémétrie LIDAR. L’ensemble capsule + rover pèse 6 tonnes alors que Viper seul avoisine 400 kg.
Janvier 2025 : La
mission Viper, annulée en juillet 2024 semble reportée à septembre
2025.
La même société lance, le 8 janvier, son plus petit alunisseur PEREGRIN 1. Le décollage est une réussite.
09 janvier 2024 :
Echec de la mission Peregrin 1 en route
vers la Lune suite à la défaillance d'un propulseur
Moins évolué que Viper, sa mission consiste à tester les équipements et déployer un mini-rover conçu par l’université Carnegi-Mellon, ainsi qu’un essaim de micro robots conçus par l’agence spatiale mexicaine, la NASA et le DLR allemand. L’ensemble formera la charge utile embarquée sur le vol inaugural du lanceur Vulcan-Centaur, construit par l’ULA (United Launch Alliance, joint-venture Boeing-Lockheed-Martin). Les deux moteurs du premier étage sont des BE-4 de Blue Origin alimentés au méthane liquide, ceux-là mêmes qui équiperont la fusée New Glenn de la société de Jeff Bezos. L’alunissage est prévu en février.
La défaillance fatale d'un propulseur alors que Peregrin 1 quittait l'orbite terrestre met en lumière le risque inhérent aux premiers vols d'un nouveau modèle de fusée. C'est aussi pourquoi l'homologation pour le vol habité impose un vol "à vide" avant d'embarquer un équipage. La fusée Vulcan-Centaur n'ayant pas vocation à transporter d'humains à court terme, son vol de certification a été fusionné avec le transport de matériel scientifique.
09 janvier : Les missions Artémis 2 et 3 repoussées d'un an.
Le 02 mars 2025, la mission Blue Ghost Mission One de la société Firefly Aerospace (voir son site web) doit alunir dans le bassin Mare Crisium avec 100 kg de matériel scientifique. Première mission d'une série de trois (nommées M1, M2 et M3).
Maj 02-03-25 : Blue Ghost
s'est posé sans histoire sur le sol lunaire.
C’est en septembre 2025 que doit décoller Artemis 2. Premier vol habité vers la Lune depuis Apollo 17 en 1972. Quatre astronautes prendront place dans la capsule Orion lancée par SLS et dont le module de service, fabriqué en Europe, est un dérivé du module ATV qui avait ravitaillé la station spatiale 5 fois autour des années 2010.
A l’instar d’Apollo, cette mission participe à la
certification d’Orion pour le vol habité en espace profond. Aucun
alunissage n’est prévu. Les astronautes reviendront sur Terre après
avoir contourné notre satellite. Une femme sera parmi eux, ainsi qu’un
afro-américain et un canadien.
Noter qu’aucun alunisseur n’est capable de transporter un équipage sur le sol lunaire actuellement. Ni Starship, ni Blue Origin ne sont suffisamment aboutis.
Blue Origin s'apprête néanmoins à poser son premier alunisseur Blue Moon Mark 1 Pathfinder fin 2025. Il portera une charge cargo dans le cadre du programme CLPS. Mais ce sera surtout le premier vol de démonstration du module lunaire et le second de sa fusée New Glenn. Le module de Jeff Bezos prévoit de faire alunir des équipages par la suite.
BlueMoon Mk1 mesure 8.05 m pour un diamètre de 3.08m. Il transporte une charge de 3 tonnes en surface pour une masse totale de 21.35 tonnes. Son moteur, le BE-7, brûle du méthane liquide.
L'alunisseur Starship HLS souffre des retards du Starship. Objectivement, la falaise des contretemps à prévoir avant sa certification pour alunir avec équipage, parait chaque jour plus infranchissable. L'enthousiasme des débuts de Starship retombe à mesure de ses échecs. Le vaisseau Starship par lui-même semble multiplier les défis alors que la première version vierge de tout équipement ne parvient pas à se satelliser en orbite basse.
La mission Artemis 3 se fera donc attendre jusqu’à ce qu’un module soit prêt pour faire ce travail.